Le congrès du Parti de Gauche s’est réuni à Villejuif. Cette résolution politique a été adoptée par le Congrès 2015
EN MOUVEMENT, CITOYEN-NE-S !
Introduction
Prendre le pouvoir pour changer le monde et permettre à toutes et tous de vivre mieux : voilà
l’objectif du Parti de Gauche. C’est à la racine que nous voulons changer le système. Nous
devons lutter en actes et sur le terrain des idées. La fabrique du consentement a un nom dans
nos sociétés : « Il n’y a pas d’alternative (TINA) ». Nous sommes persuadés du contraire, à
nous de rendre cette conviction majoritaire.
Les conditions de vie sont de plus en plus dures pour la majorité de la population, les défis
sont immenses, la résignation et le repli sur soi semblent prendre le dessus. Nous sommes
dans un ressac de l’histoire. Mais les ressources populaires existent pour faire autrement. Les
points d’appui sont nombreux. Des luttes traversent notre société. Dans les entreprises, les
syndicalistes n’ont jamais cessé de combattre le pouvoir du capital. Les combats contre les
grands projets inutiles se poursuivent (Notre Dame des Landes, LGV Lyon-Turin…). Contre
le TAFTA ou l’exploitation des gaz de schiste se lèvent des oppositions citoyennes. Des
mouvements de résistance pour une amélioration de la qualité des services publics
apparaissent. C’est tout à la fois une aspiration anticapitaliste et antiproductiviste qui
s’exprime.
Dans le capitalisme et sous la 5 eme République, l’inégale répartition des richesses est redoublée
par l’inégale répartition du pouvoir. Ce dernier est de plus en plus concentré : au travail, dans
les mains des actionnaires ; dans la cité, dans celles des oligarques. Ils forment la même
classe, un entre-soi de riches privilégiés qui jouissent de l’exploitation des autres. En toutes
circonstances, nos intérêts s’opposent radicalement à la classe qui possède tout : notre combat
est une lutte des classes. Nous voulons partager, ils accaparent. Nous voulons la démocratie,
ils tentent par tous les moyens de l’entraver.
Une alternative est possible dès lors que nous reprenons le rôle de déclencheurs qui a conduit
à la formidable campagne de 2012. Sous les mauvais coups de la politique de
François Hollande, fragilisés notamment par l’échec des dernières européennes et les
stratégies à géométrie variable du Front de Gauche lors des élections municipales, nous avons
perdu cet élan. Il est temps de le retrouver.
Il y a quatre ans, Syriza faisait 4% aux élections. En Espagne, en quelques mois, Podemos a
surgi sur la scène politique. Il est possible de progresser puis de gagner sur le terrain électoral
en portant un programme de radicalité dans l’indépendance complète vis-à-vis du social-
libéralisme. Une voie originale est à construire en France, articulant l’indispensable
implication citoyenne et le rassemblement des forces politiques autonomes du Gouvernement
défendant des valeurs d’écologie, de solidarité et de démocratie. C’est notre objectif dès les
prochaines élections régionales. C’est l’objectif que nous nous fixons pour 2017.
Nous qui n’avons ni le pouvoir de l’argent, ni celui des médias, qui n’avons rien d’autre que
notre conviction, volonté et sens collectif, nous disposons d’un outil précieux, le Parti de
Gauche, et d’un projet ambitieux et réaliste : la République écosocialiste. Nous sommes
attachés à des idées et c’est en œuvrant à un mouvement plus large que nous pourrons les
amener au pouvoir.
Le vieux monde se meurt
Le capitalisme financier n’est pas une abstraction, il se déploie dans la réalité matérielle et est
conduit par des individus déterminés. Il aggrave sa pression sur les rémunérations du travail,
la baisse des cotisations sociales et fiscales, il impose des allègements des règlementations
sociales et environnementales et se lance dans la recherche de nouveaux champs d’activités
par l’extension de la sphère marchande (privatisations, marchandisation du vivant). Sa toute-
puissance dans l’entreprise s’étend peu à peu à toutes les sphères de la société, à chaque
segment de la vie. Le capitalisme concerne l’habitat, avec ses zones de relégation et ses
quartiers pour riches, il transforme des villes et villages en musées à ciel ouvert. Il
conditionne l’alimentation, réservant la malbouffe au plus grand nombre. Il rythme et
conditionne le temps, celui de l’exploitation instantanée du capital devenant la norme de vie
qui s’impose à tous avec le travail de nuit, du dimanche, parcellisé pour nombre de femmes au
temps partiel imposé. Il exclut le long terme nécessaire à toute planification et à la prise en
compte des défis actuels. Jamais les inégalités n’ont été aussi fortes. Les 85 milliardaires les
plus riches du monde possèdent autant que les 50% les plus pauvres de la population
mondiale.
Les crises économique, sociale et écologique sont inhérentes au capitalisme. Nous voulons
donc renverser l’ordre capitaliste, productiviste et patriarcal qui exploite les hommes et les
femmes, détruit l’écosystème humain, dissout les institutions démocratiques partout dans le
monde, provoque des guerres et déshumanise les peuples en s’attaquant à leur dignité. Pour lui
substituer une nouvelle hiérarchie des valeurs, où la coopération primera sur la compétition,
en remettant l’Humain d’abord.
Une bifurcation écologique
La logique de développement du capitalisme impose une croissance sans fin de la production
et de la consommation. Le réchauffement climatique se manifeste concrètement. Les efforts
pour limiter la hausse des températures à 2°C selon les recommandations du GIEC
supposeraient une rupture complète avec les modes de production, de consommation et de
transport dominants. Les pollutions de l’air, de l’eau et des sols atteignent désormais un seuil
critique qui met en péril la santé et la qualité de vie de la population, à commencer par les
plus pauvres. La dissémination des polluants (pesticides, perturbateurs, endocriniens,
nanoparticules) devient plus que préoccupante. La prolifération nucléaire civile et militaire,
introduit de nouveau dangers. Non contentes de breveter le vivant, des multinationales jouent
dangereusement avec leurs OGM. Le jour de dépassement de la capacité de la planète à
renouveler ses ressources avance d’année en année (le 18 août en 2014). La biodiversité et
l’équilibre de notre écosystème sont mis en danger. La catastrophe de Fukushima a démontré
s’il en était besoin l’impasse de l’énergie nucléaire et l’urgence d’une véritable transition
énergétique. La croissance sans fin met l’écosystème humain en danger, elle entraîne toute la
population humaine vers le désastre, en touchant d’abord les plus pauvres. L’espoir d’une
« croissance verte » est une vision à court terme qui se refuse à remettre en cause notre
modèle de développement fondé sur la mondialisation, l’hyperconsumérisme et la
marchandisation de tous les échanges, des conditions de vie et de travail de la majorité de la
population. Une croissance infinie sur une planète dont nombre de ressources ne sont pas
renouvelables est une illusion.
Théorie du choc des civilisations, politiques impérialistes va-t-en guerre
Le monde est entré dans l’ère des « guerres de l’Empire global ». Les enjeux géopolitiques
classiques, comme le contrôle des approvisionnements en matières premières, se mêlent à l’exacerbation de la concurrence économique dans le cadre du capitalisme financiarisé dominé
par les États-Unis. Ces derniers se sont lancés dans une nouvelle offensive contre les pays
d’Amérique latine (fonds vautours contre l’Argentine, spéculation sur l’approvisionnement
alimentaire au Venezuela…).
L’OTAN est une alliance susceptible d’agir partout dans le monde. Les enjeux de pure
domination géopolitique et économique ne pouvant pas être seuls mis en avant, la défense de
« droits de l’Homme » dépolitisés est convoquée et la situation des femmes instrumentalisée.
Ce fut le cas en Irak où l’intervention anglo-américaine de 2003 a provoqué le chaos et en
Libye où l’OTAN a outrepassé en 2011 le mandat donné par l’ONU. Selon la théorie du choc
des civilisations, hors de « l’Occident », tout est considéré comme « menaces » et « risques
terroristes ». Cette théorie habille les conflits géopolitiques en conflits confessionnels.
La guerre coloniale que livre l’État d’Israël en Palestine se poursuit. Exempté de toute
sanction concrète qui viendrait de l’application du droit international, l’État d’Israël massacre
la population gazaouie, multiplie les colonies en Cisjordanie, aggrave l’apartheid imposé aux
arabes israéliens. Cette guerre perpétuelle permet aux Gouvernements israéliens de tenter de
rassembler une population subissant une propagande identitaire et sécuritaire.
En Libye, en Irak, en Syrie ou au Yémen, les États-Unis tirent prétexte du chaos qu’ils ont
eux-mêmes créé, en armant des terroristes islamistes, avec l’aide de leurs alliés pour justifier
les interventions meurtrières pour les populations. Quatre ans après les soulèvements
populaires du monde arabe, les peuples restent pris en étau entre les régimes autoritaires et
dictatoriaux (comme le régime d’Assad), la progression d’un fanatisme subventionné par les
monarchies wahhabites du Golfe, les seigneurs de guerre mafieux.
En Ukraine, plus qu’ailleurs, « le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage »
(Jaurès). L’entêtement étasunien à étendre l’OTAN comme levier de pression contre la Russie
au seul profit de sa politique hégémonique militaire, économique et monétaire crée les
conditions d’une nouvelle guerre tragique à l’échelle européenne. Nous rejetons toute
ingérence et toute logique de guerre contre la Russie, sans pour autant soutenir le régime
politique du président Poutine qui n’hésite pas à exacerber un climat autoritaire au service de
l’oligarchie russe.
6 000 morts civils déjà, 18 000 blessés, plus d’un million de réfugiés, des
ministres néo-nazis au Gouvernement. Les oligarques locaux se taillent de nouvelles fortunes
grâce au chaos. En Ukraine aujourd’hui comme en Yougoslavie hier, l’UE pousse à la
destruction des États en exacerbant les séparatismes ethniques, conformément à la vision
identitaire et régionaliste portée par l’Allemagne. Cette politique a provoqué la destruction de
la Yougoslavie et son remplacement par des entités croupionnes comme le régime mafieux de
Pristina, soutenu à bout de bras par l’UE.
En Afrique et au Moyen-Orient, la France est devenue un sous-traitant militaire des États-
Unis, forts de leurs 800 bases militaires dans le monde et leurs 2,6 millions de soldats.
François Hollande est entré par trois fois en guerre, devenant ainsi le président le plus
belliciste de la 5 eme République. La France poursuit par ailleurs une politique de domination
économique sur l’Afrique, au service exclusif d’élites corrompues, tant françaises
qu’africaines. Partout, les guerres viennent renforcer et exacerber les comportements discriminatoires et
violents que subissent les femmes en temps de paix. Les violences envers les femmes et les
viols se systématisent et deviennent des armes de guerre.
Les guerres de l’OTAN chassent aussi les populations du Moyen-Orient (Libye, Syrie,…) et
dans la corne de l’Afrique (Érythrée, Somalie,…), déjà plongées dans la misère par les
politiques commerciales agressives de l’UE qui impose le libre-échange à de nombreux pays
africains. Conséquence, depuis le début de l’année plus de 1 600 migrants sont morts en
Méditerranée, avec pour unique réponse de l’Union européenne le renforcement de
FRONTEX.
L’austérité étrangle l’Europe
Des potions d’austérité sont appliquées dans toute l’Europe. Les mêmes recettes éculées
conduisent aux mêmes résultats désastreux : la pauvreté et le chômage explosent, les salaires
baissent, le droit du travail est détricoté, les services publics (santé, éducation…) sont
saccagés, l’activité économique est étouffée, les recettes fiscales diminuent. L’austérité
augmente la dette, dans un cercle vicieux qui a conduit en Grèce à plus de dix plans
d’austérité. Ces politiques renforcent les inégalités entre hommes et femmes. Celles-ci sont
les premières touchées par les coupes budgétaires dans les services publics et par les emplois
précaires et le temps partiel (70 % des travailleurs pauvres sont des travailleuses).
Pour imposer ces politiques, la Troïka (Union européenne, Banque Centrale Européenne,
Fonds Monétaire International) et les institutions européennes ont confisqué la souveraineté
des peuples. Au service du capitalisme financier et des multinationales, aux ordres de la
bourgeoisie allemande et des oligarchies européennes, elles ont mis l’Europe sous tutelle. La
France a laissé petit à petit l’Allemagne imposer son modèle économique puis monétaire
marqué par l’obsession pour la stabilité monétaire. Les dirigeants allemands ont dès l’Acte
unique et le traité de Maastricht, avec l’appui des néolibéraux de toute l’Europe, annihilé toute
idée d’harmonisation sociale. L’hégémonie allemande s’est progressivement bâtie d’une part
sur la conquête des marchés ouverts à l’Est après la fin de la guerre froide ; d’autre part en
posant comme condition à l’entrée dans l’euro la conformité avec la politique monétaire
allemande.
Aujourd’hui, le « modèle allemand » est donné en exemple. Pourtant, les exportations
massives qui en constituent le socle n’y sont rendues possibles que par l’exploitation des pays
limitrophes et de sa propre classe ouvrière. Il n’est donc ni imitable, ni efficace : le taux de
pauvreté atteint en Allemagne un record de 15,5% de la population, inégalé depuis la
réunification.
La dette sert en fait de prétexte à la remise en cause des acquis sociaux. Elle permet aux
grands propriétaires et aux plus riches de s’approprier de nombreux éléments du patrimoine et
du service public (multiplication du mécénat pour les établissements publics, accaparement
des ressources naturelles, promotion des partenariats publics-privés…). La dette permet de
justifier le gel des salaires, la fin des services publics et des solidarités, pendant que les
puissants se gavent à coup de dividendes et de retraites chapeaux et que l’évasion et la fraude
fiscales prospèrent impunis.
Une caste a confisqué le pouvoir en Europe
Les institutions européennes sont intrinsèquement anti-démocratiques : la Commission
européenne non élue est toute puissante. Elle a désormais la possibilité de mettre sous tutelle
les budgets des États qui ne respecteraient pas ses « règles d’or » et peut imposer sa volonté
aux parlements élus tout au long de leur procédure budgétaire. Le refus par les peuples de
leurs politiques libérales, affirmé dans trois pays en 2005 à travers le rejet par référendum de
la ratification du traité constitutionnel européen, qui le rend illégitime, est nié et moqué. Les
négociations du TSCG et actuellement du GMT/TAFTA se font dans l’opacité totale, loin d’un
quelconque contrôle démocratique. Le Gouvernement démocratiquement élu par les Grecs se
heurte à un dogmatisme arrogant. Jean-Claude Juncker a même pu déclarer qu’il n’y avait
« pas de choix démocratique possible en dehors des traités européens ».
Le monarque Hollande, dans les pas de Sarkozy et Merkel
François Hollande est le dernier représentant d’une monarchie présidentielle à bout de souffle.
Élu en prétendant faire la guerre à la finance, il s’est mis dans les pas des conservateurs
allemands. Loin des promesses du Bourget, valet de Merkel, il a avalé le traité européen d’une
traite. Il a cédé aux pigeons au lieu d’être à l’offensive pour conforter le monde du travail. Il a
multiplié les cadeaux au Medef, augmentant ainsi le nombre de chômeurs et de précaires. Il a
passé en force la loi Macron, plus grand recul social des dernières décennies, dont les
premières victimes seront les femmes et tous les précaires. Il organise le démantèlement de
l’État social et met en œuvre avec son Gouvernement les politiques que la droite avait rêvé de
faire mais n’avait pu imposer. Ses pseudo-discours écologiques ne peuvent masquer les
régressions environnementales mises en œuvre. C’est la FNSEA qui décide de la politique
agricole de la France. Celle-ci accélère l’industrialisation de l’agriculture au détriment des
paysans et d’une alimentation de qualité.
Depuis 2012, le Medef a assis son pouvoir à l’Élysée. Réforme des retraites, ANI, CICE,
réforme de l’assurance chômage, « Pacte de responsabilité », loi Macron, etc., l’ensemble des
politiques mises en œuvre conduisent à l’accroissement du coût et du pouvoir du capital. Le
nombre de milliardaires français a augmenté de 20% en 2014 alors qu’il y a déjà 860 000
chômeurs de plus depuis l’arrivée de Hollande au pouvoir. Le chômage concerne plus de
5 millions de personnes dont 41% de chômeurs de longue durée. Celles et ceux qui demeurent
dans l’emploi sont contraint-e-s de tout accepter : travailler plus, dans des conditions toujours
plus précaires (travail le dimanche, mobilité imposée, intérim, etc.), pour gagner moins. Les
traités européens de libre échange ont permis au patronat d’imposer aux travailleurs les
conditions de travail de leur pays d’origine : ces travailleurs détachés, surexploités et pauvres,
travaillent sur le territoire national pour des salaires moitié moindres que le salaire minimum
Les embauches en CDI ne sont plus la règle et souvent pour des horaires 30% supérieurs.
mais l’exception. Dans un pays plus riche que jamais, la pauvreté s’accroît et frappe 9 millions
de personnes. La précarité atteint particulièrement les jeunes, les femmes, les personnes en
situations de handicap et les plus de 50 ans. Les inégalités progressent de manière
spectaculaire. Les 10% les plus riches accaparent 30% de l’ensemble des revenus (et
détiennent 60% du capital) alors que les 10% les plus pauvres en perçoivent 7 fois moins.
Obstacle aux objectifs de Bruxelles et du Medef, l’héritage du Conseil National de la
Résistance est en passe d’être liquidé. Le Gouvernement Hollande-Valls poursuit la
libéralisation et la braderie des services publics de transport, d’énergie et de communication.
Les services publics de santé, d’éducation, de culture sont étouffés par des contraintes
budgétaires, au prix de la dégradation des services et de la fermeture d’équipements de
proximité. En ne s’opposant pas aux délocalisations vers les pays à main d’œuvre
surexploitée, il brade usines et savoir-faire de nos ingénieurs, techniciens, ouvriers et il
accepte la casse de pans entiers de notre économie et du tissu industriel français (sidérurgie,
chantiers navals, automobile et mécanique, défense, raffinage, agroalimentaire…). Des
communes et départements entiers sont dévastés par le chômage.
La représentation nationale est bâillonnée notamment par l’utilisation du 49.3 à l’Assemblée
Nationale et par une soumission aveugle au président de la République. La monarchie
présidentielle de la 5 eme République a fait prospérer le pouvoir des technocrates, des banquiers,
des patrons de presse et de grands groupes, des politiciens cumulards, menteurs et fraudeurs.
Les scandales et les affaires défraient la chronique. Les médias dominants, détenus par une
poignée d’hommes d’affaire, de financiers et d’industriels, instillent à grands renforts l’idée
qu’aucune alternative n’est possible. Les souffrances et les indignations se multiplient. Face
aux résistances, la répression s’abat. Le contrôle policier s’étend notamment avec l’adoption
de la loi sur le renseignement qui vise à mettre en place une surveillance de masse. Le
Gouvernement utilisant la peur du terrorisme, fait peser une menace sur les contestations
politiques et sociales qui l’affrontent : criminalisation des syndicalistes en lutte, interdiction
des manifestations, violences policières dans les ZAD et les quartiers populaires… La caste ne
veut pas perdre ses privilèges.
L’identité républicaine est menacée
Les tenants du système brisent les identités de classes et la conscience républicaine, et
construisent des oppositions ethniques et religieuses. Tout est fait pour diviser le peuple,
l’empêcher ainsi d’exercer sa souveraineté. C’est tout l’héritage de la Révolution qui est mis
en cause.
La France est pourtant une nation qui s’est fondée sur un contrat politique que proclame sa
devise : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Elle se doit de partager ce contrat avec tout être
humain. En ce sens elle est une nation universaliste. L’assignation à des origines ethniques, à
des appartenances religieuses, réelles ou supposées, va de pair avec l’instrumentalisation des
religions. La haine et la peur de l’autre sont encouragées pour justifier un climat
d’asservissement sécuritaire volontaire et déconstruire la conscience républicaine et la
conscience de classe. Les cas recensés de violences racistes de tous types alimentent
malheureusement repli et discours communautaires. L’antisémitisme progresse de manière
inquiétante. Le Gouvernement lui-même joue des indignations sélectives en désignant,
notamment, les Roms comme un problème, un obstacle à l’intégration. Médias et
Gouvernement encouragent la haine et le soupçon à l’égard des musulmans alimentant le
discours et les actes racistes. Nos concitoyens de confession musulmane – ou supposés tels –
sont stigmatisés et soupçonnés d’être des terroristes en puissance. Ce rejet spécifique qui les
réduit à cette « identité » vient s’ajouter au rejet subi par les immigrés en général. A cela nous
opposons premièrement une lutte sans faille contre toute forme de racisme. Nous portons le
combat antiraciste, la lutte contre les discriminations, le refus d’une lecture ethniciste, le
rappel des solidarités contre les divisions communautaristes. Enfin, nous opposons aussi à
cela la défense de la laïcité comme mode opératoire de la République. La France doit devenir
une République laïque sur l’ensemble de son territoire, y compris en Alsace Moselle. Pour
cela nous mettrons fin au Concordat afin que la loi de 1905 s’applique à tous les départements
français sans exception. Cette République laïque garantira la liberté de conscience, la stricte
égalité des droits et l’orientation de la puissance publique vers l’intérêt général.
Pour les néolibéraux, la République une et indivisible est un obstacle. Depuis son arrivée au
pouvoir, le PS, parti des grands féodaux et des petits barons, a engagé un processus de
destruction du cadre républicain. C’est ainsi que s’opère par exemple la casse de l’école
républicaine, sous les effets conjugués des réformes des rythmes scolaires et du collège, de
l’austérité budgétaire et de la promotion par le Medef d’une vision minimaliste et utilitariste
des savoirs basée sur les compétences. Conséquence, les inégalités scolaires s’accroissent, aux
dépens, d’abord, des enfants des classes populaires. Réforme des rythmes scolaires et du
collège, réforme Fioraso des Universités, réforme territoriale de Santé, loi de programmation
militaire 2014-2019… Toutes ces attaques ont un but : servir encore davantage les intérêts du
capital en mettant en concurrence les populations. La réforme territoriale aggrave encore la
situation, en éloignant méthodiquement les lieux de pouvoir des citoyens et en faisant
basculer du cadre national vers l’agrégat des régions le champ de la loi. Ces politiques sont
promues par l’Union européenne, l’un des principaux agents de ce processus de
démembrement, à travers le soutien au développement d’euro-régions au détriment du cadre
de l’État-nation.
Le Front National, complice du système
Le Front National, fidèle complice du système, joue son rôle à merveille. Diviser, toujours
diviser, pour mieux défendre les intérêts des puissants. Son discours libéral des dernières
décennies a laissé place à un programme qui puise dans le vocabulaire de la gauche pour
séduire les classes populaires comme le faisaient les partis fascistes des années 30. La
dénonciation morale ne l’a jamais arrêté. Il nous faut dénoncer les supercheries du FN sur tous
les terrains. Le soutien à la règle des 3% et aux politiques d’austérité, à la 5 eme République ou
encore son refus de la hausse du SMIC, son opposition aux 35h et ses positions réactionnaires
sur les droits des femmes et des personnes LGBT (malgré l’instrumentalisation de ces
questions), l’inscrivent clairement dans la défense du système.
Complice de ce système, le FN en est aussi la résultante tant il bénéficie, d’une part, d’un
appareil politico-médiatique complaisant, d’autre part, d’une crise démocratique exacerbée
par le Parti Socialiste au pouvoir. En effet, si la progression de l’extrême droite n’est pas à
minimiser, elle est un indicateur de l’état des conditions du vivre ensemble dont une large
responsabilité revient au discours politique véhiculé par nos élites. Le glissement idéologique
toujours plus important de l’UMP, la stigmatisation à l’égard des étrangers ou de certaines
communautés par le Gouvernement socialiste, n’ont fait qu’enrichir le terreau de l’extrême-
droite. De son coté, le système médiatique ne cesse d’en renforcer l’image en lui accordant
une surexposition audiovisuelle, tout en légitimant ses thématiques favorites dans le débat
public.
Sur cette dynamique, le FN mobilise le mieux son électorat, et a réussi à élargir son
implantation sur les plans géographique et social. La perspective de le voir au pouvoir
n’apparait plus impossible pour beaucoup de nos concitoyens. Nous prendrons des initiatives
autonomes et participerons à des mobilisations unitaires pour refuser la banalisation du Front
National et nous opposer à l’extrême-droite sous toutes ses formes.
Relever la tête
Syriza a fait craquer la chaîne
Le 25 janvier 2015, pour la première fois la chaîne de l’austérité a craqué en Europe. Syriza a
gagné les élections. Le peuple grec retrouve sa dignité et reprend son avenir en main.
Durant des années, le système a imposé sa loi sur la vie des Grecs, plan d’austérité après plan
d’austérité. La Troïka, avec la complicité des médias, a jugulé le peuple grec. Le
remboursement des intérêts de la dette était la seule perspective imposée, alors que les écoles
ferment, qu’on meurt faute de soins, que des milliers de jeunes ont quitté le pays, pour trouver
un avenir ailleurs.
Dès son élection, Alexis Tsipras a montré sa détermination. La réaction de l’oligarchie
politico-financière ne s’est pas fait attendre. Parasites sans frontière ni patrie, les investisseurs
ont organisé la fuite de capitaux vers les paradis fiscaux. La Banque Centrale Européenne a
ouvert les hostilités en coupant les liquidités à la Grèce pendant qu’Alexis Tsipras faisait le
tour de l’Europe pour renégocier le plan d’endettement. Toute la brutalité de l’Europe
austéritaire est apparue au grand jour. La démocratie n’est tolérée que quand elle va dans le
sens des puissants. Les décisions n’étaient pas économiques, la dette grecque ne pèse rien.
Elles étaient politiques. La Grèce avait osé sortir du rang, il fallait faire plier la Grèce de peur
que d’autres peuples décident de suivre son exemple. Malgré cela, le Gouvernement grec ne
plie pas et, malgré le veto de la Commission européenne, a fait voter une loi qui suspend les
expulsions de logement pour cause de dette, verse une aide alimentaire aux plus pauvres,
rétablit le courant chez les plus démunis, et refuse de baisser les retraites.
Syriza, Podemos : le peuple en marche
Par sa fermeté dans le refus de toute compromission avec le PASOK, le rejet des politiques
d’austérité et la défense de la dignité du peuple grec face aux injures des technocrates de la
Troïka, Syriza a réussi à rassembler toutes celles et ceux qui refusaient comme avenir
l’austérité sans fin et la perte de la souveraineté populaire. Au départ coalition classique de
plusieurs partis de gauche, il a fini par réunir dans un même mouvement des citoyens, des
partis, des associations, malgré des histoires très différentes. Il a soutenu, avec ses militants,
les démarches associatives de solidarité concrète dans les quartiers pauvres, des actions contre
les expulsions : un véritable soutien aux actions de désobéissance. C’est le peuple en marche
qui, à travers Syriza, a relevé la tête. C’est pourquoi il est plus que jamais indispensable
d’organiser la solidarité avec le Gouvernement grec.
Pour l’oligarchie il faut le faire taire, car l’oligarchie craint la contagion. En Espagne,
Podemos brise l’impasse du consensus, de l’alternance sans changement et du bipartisme
PP/PSOE en s’imposant comme l’une des premières forces politiques majeures dans le débat
public. Ce nouveau parti a cherché à renouveler les façons de faire de la politique et s’est
affranchi des codes militants pour toucher le plus grand nombre, en proposant un seul
rassemblement autonome des sociaux-démocrates. Dans un pays brutalisé par l’austérité,
écœuré par la corruption et les scandales, il répond à l’aspiration des Espagnols à un vrai
renouvellement de la classe politique.
En France aussi des énergies existent
Bien sûr la France ne subit pas encore la même dégradation sociale que l’Espagne ou la
Grèce. Elle ne connaît pas (encore ?) de mobilisations d’ampleur contre l’austérité comme en
Belgique ou en Italie. Elle n’est pourtant pas silencieuse. Des luttes éclatées, inégales mais
réelles, se construisent ici ou là : contre les grands projets inutiles, pour la défense des
services publics (santé, transports), au sein et autour d’entreprises menacées de fermeture,
pour les conditions de travail, des salaires décents, etc. ou contre l’austérité dans les
collectivités territoriales. Elles tissent un lien de résistance dans le pays, voient de nouvelles
générations se former, impulsent des radicalités concrètes et des contreprojets. Dans le même
temps, 45% des citoyennes et citoyens du pays participent à des associations ou s’investissent
dans des actions collectives de façon ponctuelle. Les syndicats continuent de rassembler des
centaines de milliers de travailleurs. Face aux tentatives d’intégration des organisations
syndicales à la politique du Gouvernement par un simulacre de « dialogue social », CGT, FO,
Solidaires et FSU ont opposé un front du refus en boycottant la conférence sociale de 2014.
C’est un point d’appui dans le combat que nous menons, tout comme le sont les grèves, surtout
lorsqu’elles sont victorieuses, comme celle des femmes de ménage des grands hôtels
parisiens, et lorsqu’elles permettent des mobilisations nationales, comme la grève et
l’imposante manifestation interprofessionnelle du 9 avril 2015.
Les marches des 10 et 11 janvier 2015, suite aux assassinats des journalistes de Charlie
Hebdo, de deux policiers et de citoyens de confession juive, ont permis une mobilisation
populaire inédite. Certes, tout le pays n’était pas présent dans la rue, et cette séquence a
permis au Gouvernement de Hollande de promouvoir une politique internationale belliciste et
de mettre en place une surveillance généralisée de la population à travers la loi
Renseignement. Malgré ce détournement, ces marches ont aussi mis en avant l’attachement de
la population à des valeurs telles que la liberté de la presse, la liberté d’expression, la
fraternité et la laïcité.
L’abstention de masse paraît s’être installée dans la durée. Aux élections intermédiaires, elle
est devenue le premier choix politique en France. Elle s’appuie sur des motivations diverses.
Elle peut prendre la forme d’une insurrection froide exprimant le rejet d’un système politique
décomposé qui n’offre plus aucune perspective. Elle signifie le refus des parodies électorales
qui voient les promesses de campagne bafouées au lendemain des élections. Elle manifeste le
dégoût pour des politiciens cumulards plus intéressés par leur carrière que par la satisfaction
de l’intérêt général. Elle s’aggrave avec les reniements du Gouvernement, pulvérisant la
conviction qu’un « changement » est possible, et ajoutant au désespoir le sentiment du
mensonge pour celles et ceux qui avaient cru aux promesses du candidat. Les premiers à
renoncer au vote, désormais perçu comme inefficace et inutile, sont les membres des classes
populaires. C’est le principal obstacle qui se dresse face à nous dans notre entreprise de
conquête du pouvoir.
La lutte des classes n’a jamais cessé
La société reste aujourd’hui divisée en classes aux intérêts antagonistes. A l’oligarchie et ses
alliés dans la bourgeoisie traditionnelle et dans le salariat s’opposent les classes populaires
(ouvriers, employés, petits agriculteurs et artisans…) et des populations intermédiaires. Même
si elles ont des modes de vie et des niveaux de revenu différents, les classes populaires et
intermédiaires n’ont que leur force de travail pour vivre et partagent la même place dans les
rapports de production. C’est ce rapport qui comprime les salaires. C’est lui aussi qui fragilise
les statuts, qui accroît le chômage, qui remet en cause les droits à l’éducation, à la santé, à la
sécurité, etc. La lutte de classes demeure, qui redouble la brutalité du patriarcat pour de
nombreuses femmes. Bien au-delà des catégories les plus démunies, la peur du déclassement
social gagne aujourd’hui des millions d’hommes et de femmes à travers le pays. Actifs privés
de leur droit l’emploi, chômeurs et précaires ne se distinguent, parmi la classe des travailleurs,
qu’en ce qu’ils font le plus nettement l’expérience de la violence de l’exploitation. La toute-
puissance du capital s’étend peu à peu à toutes les sphères de la société, à chaque segment de
la vie. L’habitat, avec ses zones de relégation et ses quartiers pour riches, l’alimentation,
réservant la malbouffe au plus grand nombre. Elle rythme et conditionne le temps. La
ségrégation économique, spatiale et culturelle est le reflet des divisions sociales. Loin d’une
quelconque « moyennisation », le monde social est en voie de désagrégation et c’est bien vers
le bas que la très grande majorité de la population voit ses conditions d’existence
s’homogénéiser.
En revanche, une grande partie de cette classe sociale n’a pas conscience d’elle-même ni de
ses intérêts communs. Le capitalisme vise à imposer l’individualisme comme norme, la
réussite individuelle comme valeur et la recherche d’accumulation sans limite comme finalité
de la vie. En opposant les chômeurs et les salariés, en dressant les pauvres contre les encore
plus pauvres, en enfermant les citoyen-ne-s dans des « origines » ethniques ou religieuses, il
mine les solidarités, il joue de la peur du déclassement, afin de conserver et d’accroître ses
privilèges.
En mettant en scène une grande « classe moyenne » d’une part et des exclus de l’autre, le système rend honteuse l’appartenance aux classes populaires et veut faire croire à
une « moyennisation » de populations aux réalités très diverses. Notre travail politique s’inscrit
dans la lutte des classes, et notre tâche est de reconstruire cette conscience de classe. Nous
devons rendre la dignité et la fierté à la culture ouvrière et populaire. Notre rôle est de
travailler à une nouvelle alliance sociale et politique à vocation majoritaire autour de la
défense d’intérêts communs et d’un projet commun.
Fédérer le peuple
La catastrophe écologique démontre l’existence d’un intérêt général humain : préserver
l’écosystème qui rend la vie humaine possible. Dès lors, la lutte des classes s’inscrit dans un
cadre plus ample, le rapport de l’homme à la nature, d’autant que c’est la même classe
dominante qui détruit l’écosystème et met en péril le bien commun de l’humanité.
L’explosion démographique, l’urbanisation massive, l’alphabétisation, les nouveaux outils de
communication ont fortement accru les liens d’interdépendance entre individus. Dès lors, de
ces interactions permanentes, émergent des revendications politiques. Des mouvements de
résistance se créent. Ils peuvent prendre la forme de luttes contre la hausse des tarifs de
transport, pour une amélioration de la qualité des services nécessaires à la vie urbaine (accès à
l’eau, transport, assainissement, développement des réseaux), exprimant à la fois des
aspirations anticapitalistes et antiproductivistes. A chaque fois, ils affirment une même
exigence : décider, contrôler, face à la caste qui a confisqué le pouvoir et les richesses.
Notre tâche est donc de fédérer le peuple, acteur révolutionnaire, autour d’un intérêt
commun : la conquête de sa souveraineté dans tous les compartiments de son existence, au
travail comme dans la Cité, là où il vit et là où se délibèrent les lois. Le processus constituant
permettra de rétablir le plein exercice de la souveraineté populaire. Par lui, le peuple pourra
reprendre son avenir en main. C’est la méthode de la Révolution Citoyenne.
Engager la bataille culturelle et idéologique
Le poids du système écrase toutes les alternatives qui existent, il paraît indépassable. La
culture est un enjeu fondamental dont le capitalisme globalisé s’est emparé. La
marchandisation de divertissements dits culturels n’est pas qu’une source de profit, mais aussi
un vecteur de conditionnement des esprits. Au contraire, la pratique créative et sa
fréquentation, libres, dégagées du consumérisme, sont des espaces essentiels
d’expérimentation, de résistance et d’action contre le consentement à l’ordre établi, à ses
valeurs et à ses normes. L’art, la culture et les sciences constituent un enjeu primordial de la
bataille culturelle au service de l’émancipation. C’est bien pour cela que culture et idéologie
dominantes sont rabâchées sur toutes les antennes, dans tous les journaux. Elles éteignent
toutes les braises du changement. La bataille politique est par nature idéologique et pratique :
pour renverser l’ordre établi, nous devons éveiller les consciences et rendre pensable un
nouvel horizon en agissant en cohérence avec nos discours. Constamment, nous devons
déchiffrer et donner à voir les dominations économiques et la crise écologique pour mieux
démontrer comment elles peuvent être renversées. Mais nous avons un adversaire de taille : le
TINA façonne les clés de lecture par lesquelles nos contemporains saisissent le monde. En
s’assurant une hégémonie culturelle, le capitalisme borne l’horizon du pensable et réduit les
possibles. La misère est un outil de résignation et ne conduit pas automatiquement à la
révolte. Le mécanisme de l’oppression des peuples comme des individus est la servitude
Le système l’entretient sans cesse, en produisant de la peur et de la culpabilité. Le
volontaire.
citoyen est invité à rétrécir ses ambitions, à se replier sur lui-même pour résoudre ses
problèmes. Au lieu de s’unir aux autres opprimés pour combattre les privilèges de la classe
dominante, il idéalise et conforte le pouvoir des oppresseurs, par peur du déclassement. Nous
devons lutter pied à pied pour déconstruire les fausses évidences.
Notre projet va à rebours de la doxa libérale, il est l’exact opposé du « TINA ». Démontrons
que notre projet est à la fois possible et nécessaire, en accompagnant nos propositions de
démonstrations claires, documentées, chiffrées et accessibles au plus grand nombre. C’est
contre ce que nous portons qu’il n’y a pas d’alternative. Fins de mois difficiles, chômage,
impôts injustement répartis, loyers exorbitants et emprunts à la consommation qui
compriment le budget des ménages, distances domicile-travail, renoncements aux soins… Ce
sont ces problématiques que nous devons porter en proposant des solutions à la fois rapides à
mettre en œuvre, crédibles et convaincantes pour changer la vie de ceux à qui nous nous
adressons. La gratuité doit s’imposer comme principe fondamental, dans les services publics
par exemple, mais aussi par l’ouverture de nouveaux droits, la tarification devenant une
exception. Le marché privatise ce qui est commun quand la gratuité rend commun ce qui est
privatisé. De la même manière, nous devons aborder concrètement les questions écologiques :
pollution, malbouffe, changement climatique. Ces revendications s’expriment aujourd’hui
dans la société, mais sont portées de manière éclatée. A nous de les relier entre elles.
Pensons notre matériel pour refléter la démarche positive que nous initions, en osant nous
affranchir des codes militants, tant dans les slogans que dans l’image qu’il dégage. Plutôt que
des campagnes défensives, osons les contre-propositions : incarnons l’évidence plutôt que la
contestation. Sortons des mots-écrans qui nous empêchent de penser et qui glissent sur les
consciences jusqu’à en être inaudibles. De nombreux citoyens, qui pourraient approuver notre
programme, ne se reconnaissent plus dans les appels à voter « à gauche », notamment au sein
de la jeunesse et des classes populaires. Ce sont les premiers qui viennent gonfler les rangs
des abstentionnistes. Pour les rassembler, nous devons incarner la rupture avec les tenants
d’un système en bout de course, avec la « caste » qui a confisqué le pouvoir. Nous devons
prendre garde à ne pas mobiliser des références abstraites pour le plus grand nombre. Notre
langage doit entrer en résonance avec les perceptions de la population. C’est ainsi, en faisant
peuple dans une culture partagée, que nous ramènerons les citoyens vers la politique.
Mais la bataille culturelle ne se fait pas qu’avec des mots, elle se fait surtout dans l’action. Les
résistances au système existent mais elles sont éparpillées et divisées. Nombre de structures
collectives sont en partie décrédibilisées, parfois raillées. Les différentes expériences de
résistance, d’alternative, de pensée politique ont besoin d’une jonction, que le système cherche
à empêcher de toutes ses forces. Syndicaliste expérimenté-e ,militant-e politique, féministe,
militant-e associatif-ve, intellectuel-le engagé-e, collectif d’artistes,
en passant par les citoyen-
ne-s qui donnent quelques heures dans une association de quartier, la mise en branle d’un
processus d’intelligence collective créant des liens entre toutes ces luttes, tous ces savoirs
politiques, est devenue urgente. C’est la confiance dans le combat collectif pour la solidarité
et la souveraineté populaire, condition de l’émancipation individuelle, qu’il faut retrouver et
faire partager. Adressons-nous à la majorité sociale, repensons nos modes de communication,
lançons la bataille des réseaux sociaux !
Notre bataille culturelle est aussi féministe. Nous combattrons résolument les clichés sexistes
véhiculés par les médias et la publicité. Ce type de violence symbolique constitue le terreau
des violences physiques que subissent quotidiennement les femmes, que ce soit les différentes
formes de harcèlement, les agressions sexuelles (75 000 viols sont perpétrés chaque année), la
violence au sein du couple (tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son
compagnon) ou la prostitution.
Un projet global : la République écosocialiste
L’écosocialisme pour inventer des jours heureux
Pour l’intérêt général
Notre projet est celui de l’intérêt général. La société que nous voulons créer affirme le droit
de toutes et tous à vivre heureux et en paix. Ceci implique une société où les droits humains
fondamentaux (individuels et sociaux) sont garantis, où les sources d’énergies sont reconnues
comme biens communs, où les valeurs de solidarité l’emportent sur les logiques de
compétition et d’exclusion, et où les citoyens ont la maîtrise effective des choix collectifs.
L’écosocialisme est une réponse globale de court et long terme dont la crédibilité se vérifie
chaque jour. Il s’inspire du “Buen vivir” porté par les peuples indigènes du continent Latino-
Américain et de la politique des Gouvernements de gauche de Rafael Correa en Equateur,
Evo Morales en Bolivie ou Pepe Mujica en Uruguay, progressistes tant sur le plan social que
sur le plan écologique (réappropriation des ressources naturelles et pétrolières, redistribution
des dividendes, politique éducative, préservation des biens communs, audit de la dette).
De par sa richesse, plus élevée que jamais mais essentiellement accumulée par une minorité,
et de par sa place dans le monde, la France a parfaitement les moyens de mettre en œuvre un
tel choix. Elle doit favoriser les circuits courts et relocaliser sa production en initiant une
coopération nouvelle : le protectionnisme solidaire et écologique. Dans ce projet global, les
DROM (départements et régions d’outre mer) ont une place privilégiée. Parties intégrantes de
la République, ils représentent 90 % de notre territoire national maritime, et un enjeu majeur
pour la mise en œuvre d’une politique écosocialiste indispensable.
L’écosocialisme permet de contribuer de façon exemplaire, en tant que pays, à la lutte contre
la catastrophe écologique qui s’annonce, par une transformation majeure des modes de
production et de consommation planifiée dans le temps. Il vise l’émancipation humaine et
implique de rompre avec la domination sur notre société de la logique capitaliste
d’accumulation maximale et sans fin du capital. Ainsi, il s’inscrit dans l’histoire du
socialisme. Par rapport à cette histoire, et face à la catastrophe écologique qui s’annonce, il
introduit pleinement la dimension écologique et la lutte contre le productivisme. C’est
pourquoi nous le qualifions d’écosocialiste. En défendant l’intérêt général humain, il
renouvelle la pensée républicaine en proposant aux peuples souverains de remettre le système
productif et l’économie sous contrôle citoyen et au service du progrès humain et des besoins
réels.
Avec nos projets politiques portés par l’écosocialisme, nous œuvrons pour une re-
industrialisation du pays, orientée essentiellement vers la transition écologique (énergie,
transport, logements…). Il défend l’émancipation politique, sociale et intellectuelle et
proclame, avec Jean Jaurès, que les citoyens doivent être rois dans la cité et dans l’entreprise !
Souverains dans l’entreprise, libres dans la cité
La transition écosocialiste pose fondamentalement la question de la propriété des moyens de
production et des biens communs. Nous devons nous approprier nos principaux outils de
production pour mettre en œuvre les choix décidés souverainement.
Pour trouver le chemin de la démocratie réelle et du progrès social, il faut donc attaquer le
problème à sa source : le rapport capital/travail. La souveraineté doit être conquise dans
l’entreprise comme dans la cité, et la délibération collective doit orienter l’économie. Une
planification décentralisée, démocratique et basée sur des indicateurs de progrès humain,
social et écologique, permettra de coordonner l’activité économique autour d’objectifs
nationaux, départementaux et locaux.
Dans ce but, les secteurs stratégiques (transports, énergie, eau, banques, santé, industries
pharmaceutiques, industries de défense, télécommunications, Poste, etc.) devront être
immédiatement nationalisés ou socialisés. Dans les autres secteurs, la socialisation se fera de
manière progressive. Des expériences de ce type ont déjà été effectuées en Bolivie, en Suède
et au Danemark notamment. Dans ces pays, des fonds ont été créés par l’État pour transférer
les actions des entreprises peu à peu vers les salariés. En agissant dans cette direction, nous
mettrons fin au privilège fondateur du capitalisme par lequel la totalité du capital accumulé
par l’entreprise appartient unilatéralement aux actionnaires. Au pouvoir, nous organiserons le
transfert de la propriété d’une part croissante du capital aux salariés en tant que collectif de
travail. Ce capital ne donnera pas droit à dividendes et appartiendra collectivement aux
salariés de l’entreprise.
L’objectif est d’atteindre ainsi une économie mixte, où le travail soit libre et non exploité,
conjuguant des entreprises privées en coopératives, des entreprises privées sous contrôle des
salariés et de la Nation, des entreprises publiques avec des droits étendus pour les salariés. Un
Indice de Progrès Humain mesurant la qualité de vie (pollution, santé, éducation,
biodiversité…) sera créé.
L’écosocialisme vise également à redonner au peuple français pleine et entière souveraineté.
Celle-ci, dans l’optique de la République sociale, doit se déployer dans toutes les dimensions
de la vie collective. Dès lors, une politique écosocialiste assure à notre Nation la souveraineté
du peuple, mais aussi la souveraineté alimentaire et énergétique.
Voilà l’objectif de la Révolution citoyenne.
Une revendication : la 6 eme République
Nous défendrons l’extension du champ de la souveraineté du peuple dans tous les secteurs de
la vie. Elle abolira la monarchie présidentielle, instaurera le non cumul des mandats (dans le
temps et dans l’espace), la proportionnelle aux élections et la reconnaissance du vote blanc en
tant que suffrage exprimé. Elle mettra en place des outils de révocation des élus et des
référendums à tous les échelons pour allier démocratie directe et représentative. Elle
instaurera le référendum d’initiative populaire dans tous les domaines pouvant être ouverts à
l’intervention directe des citoyens, pour proposer ou abroger des lois, ou sur des traités supranationaux.
Elle réaffirmera que les élus sont au service de l’intérêt général. Elle supprimera la servitude du citoyen dans l’entreprise par la démocratie sociale. Elle fera
« France de tout bois » en refondant le code d’entrée du séjour et du droit d’asile et instaurant
un nouveau code de la nationalité reposant sur le droit du sol.
A nouvelle République, nouveaux droits. Nous proposerons d’inclure la protection des
salariés par l’interdiction des licenciements économiques dans les entreprises en bonne santé
financière, un droit de veto des Comités d’entreprises sur toutes les décisions stratégiques et
une caisse de solidarité du travail financée par les cotisations patronales qui viendra en
soutien aux TPE ; le droit effectif à la retraite à 60 ans ; la réduction du temps de travail ; un
salaire maximal pour lutter contre les inégalités et favoriser l’augmentation des salaires ; la
régularisation des sans-papiers ; le droit de vote à tous les résidents étrangers ; des droits
nouveaux pour les chômeurs ; la lutte contre la précarité des conditions de vie par le droit au
logement ; la baisse des loyers, le droit à l’éducation gratuite, l’accès à la culture, l’accès
gratuit à la santé, la gratuité des premiers m3 d’eau et kWh d’électricité ou encore la création
massive d’emplois publics pour garantir la transition écologique.
La démocratie, l’égalité sociale, la laïcité et le féminisme doivent y trouver leur application.
Nous favoriserons un renouveau des droits fondamentaux émancipateurs des personnes
humaines, émancipateurs car dégagés de la biologie comme des limites religieuses ou des
contraintes marchandes : égalité des droits quels que soient le sexe, l’origine ou l’orientation
sexuelle, libre autodétermination de son genre, libre disposition de son corps (abolition de la
prostitution, droit à l’IVG et à la PMA), libre établissement de la filiation familiale par
l’engagement parental, libre choix de sa fin de vie…
Les droits à la justice, à la sûreté et à la sécurité seront restaurés, grâce à un plan
d’investissements dans la justice, les politiques de prévention et la Protection Judiciaire de la
Jeunesse. La 6eme République bénéficiera d’une police nationale et d’une police de proximité
avec des moyens réévalués et mettra fin à la politique du chiffre, à l’armement des polices
municipales, au recours à la vidéosurveillance, et aux contrôles au faciès. Nous lutterons
résolument contre toutes les délinquances y compris la délinquance patronale. L’impunité des
puissants cessera !
La 6 eme République devra inclure la « règle verte ». Dans toutes les productions et toutes les
activités, on ne prélèvera pas davantage dans la nature que ce qu’elle est capable elle-même de
reconstituer. L’écosocialisme est un humanisme et un universalisme socialiste concrets. Ce
n’est pas une utopie à laquelle le réel devrait se conformer. C’est la réponse humaine
raisonnée à l’impasse dans laquelle est enfermée dorénavant l’humanité en raison des modes
de production et de consommation de notre temps, qui épuisent l’être humain et
l’environnement. Elle appelle une pensée et une action politique radicales, au sens où elles
doivent aller à la racine des causes. Elle combat les deux moteurs du système actuel : le
capitalisme et le productivisme.
La Révolution Citoyenne, dès maintenant, pour 2017 !
Aucun scénario, même le plus pessimiste, n’est à exclure. Mais la victoire de Syriza et la
croissance fulgurante de Podemos sont des points d’appuis formidables. À nous de trouver
notre propre voie !
Une méthode : la Constituante
2017 peut être l’année de la bifurcation en France.
Nous devons aborder l’élection importante de la 5 eme République, l’élection présidentielle,
comme une véritable insurrection et en finir avec le vieux monde. Face à tous ses tenants, le
peuple pourra ainsi surgir pour renverser la table. Nous élirons donc le dernier président de la
5 eme République. Sitôt élu, il convoquera une assemblée constituante par référendum. Nous
abordons l’élection présidentielle avec une détermination : instaurer la 6 eme République, c’est à
dire le moyen de remettre le peuple aux commandes. Comme en 2012, notre candidature
incarnera donc la rupture avec les institutions actuelles.
En 2017, un Gouvernement d’urgence nationale
Nous devrons également agir rapidement pour engager la rupture. Ainsi, sans attendre la fin
des travaux de l’Assemblée constituante, nous mettrons en œuvre des mesures d’urgence pour
redonner du pouvoir d’agir au peuple et répondre à ses aspirations sociales et écologiques.
Précurseur de la 6 eme République, le Gouvernement d’urgence nationale organisera le rapport de
force avec l’oligarchie. Il sortira la France de l’OTAN et mettra en œuvre les premiers
contacts nécessaires à la création d’une alliance altermondialiste s’appuyant sur les États
émergents. Il décrètera un moratoire sur la dette, le temps de mener un audit, en s’appuyant
sur le travail des associations (CAC, CADTM, etc.), sur la base duquel nous refuserons de
payer la part illégitime de la dette.
Pour répondre aux aspirations du peuple, le Gouvernement prendra des mesures sociales et
écologiques concrètes. Celles-ci seront détaillées dans un document programmatique Nous
pouvons néanmoins réaffirmer ici la création massive d’emplois publics, la généralisation du
CDI et la réduction du temps de travail (semaine de 32 h sur 4 jours, 6 eme semaine de congés
payés, retraite à 60 ans), la hausse des salaires à commencer par le SMIC à 1700 € brut et
l’instauration d’un salaire et d’un revenu maximum, la sortie du nucléaire, la fin des
privatisations, la gratuité dans la santé et l’éducation et son développement dans le domaine
des transports, l’investissement dans la recherche et la démocratisation de l’accès à la culture.
Notre projet de société est inséparable de notre projet pour l’école : former des individus
autonomes, dotés d’une culture et de qualifications, citoyens en devenir de la 6 eme République
que nous voulons construire. Notre Gouvernement mobilisera les moyens nécessaires aux
enjeux éducatifs et agira en priorité pour le rétablissement du cadre républicain, garant de
l’égalité de traitement de tous les élèves et du respect de la laïcité sur l’ensemble du territoire
national.
Plus aucun sacrifice pour les traités, aujourd’hui la souveraineté nationale doit primer
A ce stade de l’histoire, seul le cadre national, immédiatement disponible comme alternative
aux institutions supranationales actuelles, peut permettre l’expression de la souveraineté
populaire.
L’affrontement avec le capitalisme et la mise en œuvre de notre projet écosocialiste
nécessitent donc la reconquête de la souveraineté populaire, et ce d’abord à l’échelle nationale.
Ce n’est pas une condition suffisante pour rompre avec le capitalisme financier, mais c’est une
condition nécessaire. Cette volonté d’indépendance n’est en aucun cas synonyme d’isolement
et d’arrêt des échanges coopératifs. Face aux forces puissantes qui nous oppriment, aucune
internationale des travailleurs ne naîtra spontanément de la rencontre entre des peuples
préalablement privés de toute forme de souveraineté. La construction d’un nouvel
internationalisme passe donc par un rétablissement de l’exercice de la souveraineté populaire
dans le cadre de l’État-Nation, condition de l’édification de nouvelles solidarités
internationales. Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup
d’internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l’internationale ; beaucoup
de patriotisme y ramène, disait Jaurès.
¨ Plan A : désobéissance et construction d’un rapport de force européen pour en finir
avec les traités
Le programme du Parti de Gauche est incompatible avec l’Union européenne telle qu’elle est
définie par les traités. Dans l’état actuel des rapports de forces politiques au sein de l’UE, il
est parfaitement illusoire d’espérer une réorientation radicale des politiques et des institutions
européennes si l’on se contente d’attendre que tous nos partenaires soient disposés à engager
une renégociation des traités. Le droit européen émanant des traités et des directives de
l’Union européenne ne doit être le prétexte d’aucune régression. Si nous arrivons au pouvoir,
pour appliquer notre programme, nous mènerons, avec tous les États prêts à s’y engager avec
nous, une bataille diplomatique qui passera par la désobéissance aux traités.
Cette stratégie suscitera une très forte résistance des Gouvernements de droite et socio-
libéraux, en particulier du Gouvernement de grande coalition CDU-SPD dirigé par Merkel. La
politique économique allemande des années 2000 a grandement contribué à la crise de la zone
euro, en menant une politique nationale déflationniste contre le reste de ses voisins, qui a
aggravé le déséquilibre des balances commerciales. Rappelons qu’avant cette crise, l’Italie,
l’Espagne, l’Irlande ou le Portugal étaient en parfaite santé budgétaire.
Si, malgré notre politique de désobéissance, le Gouvernement allemand continuait à bloquer
une refonte radicale des traités permettant aux autres États européens d’appliquer des
politiques favorables aux peuples, sous serions prêts à aller plus loin et à assumer l’éclatement
de la zone euro et de l’Union européenne.
¨ Plan B : sortir de l’euro et de l’Union européenne
Notre confrontation avec les libéraux européens et notamment avec le Gouvernement
allemand aura en effet pour enjeu principal la monnaie, et pourrait donc nous amener à sortir
de l’euro. Ce qui se passe en Grèce aujourd’hui démontre que la BCE se sert de sa
confiscation du pouvoir monétaire pour empêcher Syriza d’appliquer son programme. En
bloquant le refinancement des banques grecques et en organisant la pénurie des liquidités, elle
empêche le Gouvernement grec d’appliquer le programme pour lequel il a été élu. Pour ne pas
tomber dans le même piège, nous devons assumer dans les négociations que nous avons un
plan B : la sortie de l’euro.
Dès notre arrivée au pouvoir, nous porterons en effet la menace d’une réforme unilatérale des
statuts de la Banque de France pour lui permettre de monétiser la dette, c’est-à-dire d’acheter
des obligations d’État en son nom. Cette réquisition de la Banque de France serait
accompagnée d’un contrôle strict des mouvements de capitaux. La technocratie européenne
ne pourra ainsi pas utiliser le chantage du blocage des liquidités contre la France. Pour sortir
par le haut de la crise diplomatique que nous aurons ainsi créée, nous proposerons aux autres
pays européens une sortie négociée de la zone euro, qui conduira à un changement radical de
structure monétaire, via l’instauration d’une monnaie commune. Cette monnaie aurait ainsi un
taux de change unique vis-à-vis des monnaies extérieures à la zone euro, et chaque pays
membre de la zone conserverait une monnaie nationale. Nous proposerons la mise en place
d’un « Partenariat Monétaire d’Equilibre » pour que l’explosion de la zone euro ne nous
ramène pas aux écueils du SME (Système Monétaire Européen) des années 1980. La banque
centrale de cette zone monétaire réformée aurait pour objectif de stabiliser les taux de change
intra-européens entre les monnaies nationales pour limiter les différences d’inflation et la
spéculation entre pays.
Notre plan de sortie de l’euro et notre stratégie de rupture avec les institutions européennes seront
travaillées à l’issue de notre congrès, en lien avec tous les économistes, intellectuels, syndicalistes et
partenaires politiques souhaitant s’y associer. Par ailleurs, nous sommes conscients du fait que le
cadre actuel de l’UE ne nous permettrait pas d’appliquer pleinement le programme pour
lequel nous serions élus, mais aussi du fait qu’aucune procédure n’existe pour exclure un État
de l’UE. C’est pourquoi, dans le cas où un ensemble d’États-Membres refuseraient de
négocier nos propositions d’amendements aux traités, nous agirions unilatéralement en
violation des traités sur tous les points que nous jugerions essentiels pour respecter le mandat
donné par le peuple souverain. Nous engagerions les négociations avec tous les États disposés
à engager une refondation progressiste et démocratique de l’UE.
Si le rapport de force ainsi constitué ne permettait pas à l’UE de sortir du blocage, l’existence
de l’UE serait alors remise en cause de fait. Nous assumons pleinement cette éventualité,
puisque le statu quo d’une Europe déjà parfaitement désunie n’est pas soutenable. Si
l’obstination des néolibéraux à ignorer la volonté des peuples devait provoquer la dislocation
de l’UE, la France prendrait toutes les initiatives pour reconstruire une autre voie vers l’unité
et la solidarité des peuples d’Europe.
Une France indépendante au service d’une géopolitique internationaliste
Dans le même temps, la France doit recommencer à parler de sa propre voix sur le plan
géopolitique. Sa politique étrangère devra être basée sur une indépendance nationale, et devra
découler de sa devise politique à vocation universelle et internationaliste : « Liberté, Égalité,
Fraternité », à laquelle nous ajoutons la Laïcité. La France devra refuser l’enfermement
occidentalo-atlantiste et ses présupposés identitaires ethnico-religieux ou « culturels ». Elle
devra refuser d’intervenir militairement hors de ses frontières en dehors d’opérations
encadrées par une ONU réformée.
Pour cela, la France doit rompre son alliance avec les États-Unis. Elle doit sortir de l’OTAN,
rejeter les traités du Grand Marché Transatlantique, réorienter ses alliances. Sans pour autant
souscrire à leurs régimes politiques, elle doit coopérer en matière militaire et monétaire avec
les puissances ayant comme elle intérêt à l’avènement d’un monde multipolaire et d’une
alternative crédible au dollar, à commencer par les « BRICS ». Nos partenaires privilégiés
seront les Gouvernements au service de leur peuple, et nos partis frères (Syriza, Podemos,
Sinn Fein, Front Populaire Tunisien, Alianza Pais, etc.). Nous proposerons une refonte de
l’ONU sur des bases internationalistes – par exemple en appliquant la Charte de La Havane.
En adéquation avec cette logique, nous réaffirmons le caractère nécessaire de la mise en place
d’un protectionnisme solidaire, soit la mise en place de visas écologiques et sociaux visant à
relever le prix de produits fabriqués dans des pays ne respectant pas des standards sociaux ou
écologiques à définir. La politique de la France visera donc à une rupture profonde avec les
institutions favorisant le libre-échange, en premier lieu l’OMC, mais aussi le Fonds monétaire
international, avec la volonté de ne plus augmenter indéfiniment les échanges internationaux.
Aussi, elle s’engagera sur des sanctions douanières alourdies à l’encontre des paradis fiscaux.
Souverains dans notre pays, nous serons également respectueux de la souveraineté des autres
en effaçant les dettes des pays en développement et en abolissant toute politique néocoloniale
maintenue par des États ou des multinationales. La France appliquera la campagne
palestinienne Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) contre Israël et défendra un État
palestinien viable, ce qui passe par le démantèlement des colonies israéliennes, le retrait des
territoires occupés, la reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale du nouvel État et le
droit au retour des réfugiés palestiniens conformément à la résolution 194 de l’ONU. En
Afrique, les peuples africains doivent déterminer eux-mêmes leurs choix politiques. Dans ce
cadre, la France doit soutenir les forces progressistes africaines en lutte contre les dictateurs,
pour le respect des processus électoraux démocratiques et pour un développement
écosocialiste dans le cadre d’une souveraineté économique, monétaire et militaire retrouvée.
Afin d’assurer la défense de la souveraineté nationale, nous sommes favorables à la
revalorisation des moyens de défense de la Nation. Par ailleurs, l’industrie de défense sera
entièrement nationalisée, la production des armes ne pouvant rester aux mains du privé. Il
s’agira de sanctuariser tant l’industrie aérospatiale que celle de la défense en mettant en place
une politique protectionniste spécifique. Nous voulons pousser la République jusqu’au bout et
assurer à la France son indépendance, pour cela nous nous prononçons pour un service
républicain, obligatoire, mixte, ayant une composante militaire et /ou civique.
Fédérer par l’implication citoyenne !
A travers la 6 eme République par la constituante, la désobéissance européenne, le programme
d’action d’un Gouvernement d’urgence nationale, notre projet écosocialiste, nous entendons
rassembler toutes celles et ceux qui ne veulent plus de ce système qui affame les peuples,
saccage l’écosystème, opprime et confisque le pouvoir. Rassembler celles et ceux qui veulent
abattre la monarchie présidentielle de la 5 eme République, celles et ceux qui convergent
aujourd’hui dans les mobilisations sociales comme écologistes, les expérimentations
concrètes d’une autre société, les dynamiques citoyennes qui ont vu le jour aux élections
précédentes. La solution, c’est l’implication citoyenne.
Pouvoir d’agir
L’éducation populaire est le processus par lequel tout citoyen peut comprendre dans quel
système il vit et décider de s’engager dans un mouvement collectif de transformation sociale.
Les tenants de l’éducation populaire politique utilisent différents outils, certains issus d’une
longue histoire ouvrière et résistante, d’autres plus récemment élaborés.
La thèse de l’éducation populaire politique analyse que les institutions du monde capitaliste
segmentent consciencieusement la pensée politique afin d’empêcher toute jonction entre
expériences, savoirs et toute prise de conscience d’un intérêt commun.
L’éducation populaire est une méthode d’émancipation politique, passant par la mise en
commun des savoirs et par l’intelligence collective.
L’idée est aussi de se doter de stratégie pour donner du pouvoir d’agir, condition nécessaire à
la mise en mouvement. Arracher des victoires, mêmes modestes, est un point d’appui pour
redonner confiance dans l’action collective. C’est à nous d’aller vers nos concitoyens en
fournissant un effort constant d’éclaircissement de nos idées et propositions dans notre
expression publique. Cela implique également de repenser nos modes de communication pour
être intelligibles par tout-e-s.
Chaque comité pourra donc trouver des formes qui lui conviennent pour mettre en
mouvement des habitants d’un quartier ou pour rassembler des militants de différentes
associations, et permettre à la fois l’implication citoyenne dans les affaires de la cité et la
jonction entre les expériences.
Par exemple :
• Impulser des actions de solidarité concrètes
• Utiliser porteur de parole et porte à porte pour susciter une prise de conscience et démarrer
un travail d’implication citoyenne
• Agir dans les collectifs/associations déjà existants pour construire du savoir commun autour
de l’intérêt général (type ZAD, associations de riverains…)
• Créer des collectifs sur des « colères » (expulsions locatives…)
• Participer, voire créer des collectifs d’actions alternatives, d’expérimentations (AMAP, villes
en transition, Alternatiba…)
• Continuer à renforcer les syndicats et à se mobiliser dans les batailles sociales, soutenir les
lanceurs d’alertes…
• Participer à la convergence de ces différentes initiatives, dans une perspective de rupture
avec le système
Pour un mouvement citoyen
La Révolution Citoyenne reste notre feuille de route. Nous voulons œuvrer à la
réappropriation populaire du pouvoir. Pour changer la donne en 2017, nous devons contribuer
à une large dynamique citoyenne.
Le Front de Gauche a eu un rôle important en permettant de remobiliser un électorat et des
citoyens dispersés. Il a permis la campagne exceptionnelle de 2012, mais n’a pas traduit son
succès électoral dans un nouveau mouvement populaire. Le moteur s’est essoufflé dans
l’absence de cohérence aux élections municipales et dans le manque de clarté aux
européennes. Il reste un acquis, mais il est aujourd’hui incapable par lui-même de représenter
une alternative. Bien sûr, le rassemblement avec d’autres forces comme Europe Ecologie –
Les Verts, des militants PS en rupture, Nouvelle Donne ou le NPA, le POI dans des cadres
unitaires existants, dans le soutien à Syriza ou dans les candidatures aux départementales est
un élément positif et encourageant. Mais il faut désormais faire plus.
On ne peut plus en effet se satisfaire d’un cartel au sommet, même élargi. Nous voulons
contribuer à des cadres d’implication permettant à toutes celles et ceux, militants politiques,
syndicalistes, citoyens en colère, de reprendre leurs affaires en main pour faire face à la
situation du pays. C’est notamment ce qui a permis le succès de Grenoble lors des élections
municipales et les victoires des listes de convergence citoyenne dans plusieurs grandes villes
espagnoles. Des candidatures citoyennes lors des départementales, les Chantiers d’espoir pour
le travail programmatique ou le M6R, organisation indépendante, qui développe un réseau
citoyen pour la 6 eme République et la Constituante, sont des points d’appui pour cela. Le bon
accueil des appels pour des listes de rassemblement citoyen lors des élections régionales
conforte cette détermination.
Le déclenchement d’une puissante dynamique citoyenne doit donc être notre priorité. Ce n’est
pas contradictoire avec la recherche du rassemblement des forces politiques autonomes du
Gouvernement, défendant des valeurs de solidarité, d’écologie et de démocratie, dès lors que
celles-ci acceptent de s’inscrire en soutien d’une telle démarche. Cela implique de dépasser
les logiques organisationnelles dans un mouvement citoyen, s’appuyant sur des assemblées
citoyennes dans lesquelles « une personne = une voix » et sur des assemblées représentatives.
Autonome vis-à-vis des forces du système, un tel mouvement s’engagera dans le soutien aux
mobilisations locales, dans l’élaboration programmatique et dans la mise en place de chartes
éthiques (non cumul des mandats, révocabilité) et mettra au cœur de son fonctionnement les
méthodes de l’éducation populaire pour de nouvelles formes d’implication, de débat et
d’arbitrage. Le Parti de Gauche se veut facilitateur de la création de ce mouvement. Il y
défendra notamment la revendication d’une assemblée constituante, la désobéissance aux
traités de l’UE et le refus des politiques d’austérité et productivistes.
Le Parti de Gauche s’engagera en soutien à ce mouvement, dès les prochaines élections
régionales, sur la base des propositions suivantes :
· l’expérimentation de formes nouvelles d’exercice de la démocratie,
· la mise en place d’Assemblées représentatives des démarches citoyennes,
· la convocation d’une Constituante,
· la formation aux méthodes de débat et d’arbitrage permettant à la Constituante de se tenir
une fois convoquée,
· la désobéissance aux traités de l’UE et à la politique d’austérité qui en découle,
· l’engagement à se présenter ensemble aux élections régionales, présidentielles et
législatives.
Il pourra s’appuyer sur des élus de terrain dans la logique de « la Gauche par l’exemple » et des
radicalités concrètes et travaillera à des liens avec les mouvements similaires des autres pays.
Une forte exigence en matière d’exemplarité de la vie politique est une condition sine qua non
de toute proposition politique. Des engagements clairs et novateurs comme le refus du cumul
des mandats ou l’acceptation de sa propre révocabilité doivent être pris par tou-te-s les
candidat-e-s soutenu-e-s par le Parti de Gauche.
Nous voulons renverser la table et c’est à ce niveau que se situe notre ambition. Nous
refuserons de gouverner avec le PS et réaffirmons notre autonomie vis-à-vis de celui-ci. A
l’issue du premier tour, c’est dans le cadre des rassemblements citoyens que se prendront les
décisions stratégiques électorales, en fonction des cas concrets qui se présenteront à eux.
Chaque parti conservera bien sûr son libre choix mais cette décision ne pourra engager la
liste dans son ensemble ni s’y substituer.
Le Parti de Gauche se veut facilitateur de la création de ce mouvement.
Le Parti de Gauche, parti d’action, parti éclaireur et déclencheur
Le Parti de Gauche est un parti creuset qui s’est construit pour aider à faire grandir une
alternative à l’impasse sociale-démocrate et productiviste. Il a su renouveler la pensée
écosocialiste. Même de façon encore insuffisante, il est présent dans la jeunesse, dans les
entreprises, dans la paysannerie et recrute dans tous les milieux sociaux. Il doit désormais
plus que jamais se renforcer pour mieux se consacrer au déclenchement de dynamiques
citoyennes partout dans le pays. Pour cela, il doit développer une démarche d’éducation
populaire politique pour mettre son action au service de l’implication citoyenne. Ses militants
poursuivront leurs engagements dans les mobilisations sociales ou environnementales,
impulseront des pratiques de solidarité concrète et participeront à des initiatives
d’expérimentations locales. Il doit devenir un véritable outil de lutte contre l’idéologie
dominante par des campagnes structurantes et positives, l’impulsion de nouveaux médias et le
développement de son activité sur les nouveaux réseaux de communication. Nous proposons
que le parti porte chaque année des campagnes nationales thématiques nous plaçant dans la
centralité des débats publics et de la bataille culturelle, avec un discours clair, avec des
propositions concrètes.
Pour cette année, nous préparons d’ores et déjà la conférence internationale sur le climat
(COP21) qui se tiendra fin novembre-début décembre à Paris. Face aux discours lénifiants
que ne vont pas manquer de tenir tous les Gouvernements libéraux ainsi que les compétitions
de « verdissage » auxquelles vont se livrer les grands groupes industriels, le Parti de Gauche
mènera campagne pour la réduction des émissions de gaz à effets de serre, à commencer par
celles des pays industrialisés qui ont une dette climatique vis-à-vis des autres pays et des
populations pauvres des pays du Sud. Dans ce cadre nous développerons nos propositions,
organiserons nos moments d’expression et participerons aux initiatives unitaires à commencer
par les actions organisées par Alternatiba.
Le Parti de Gauche, notre outil
Au service de ses objectifs, le Parti de Gauche lancera notamment les chantiers suivants :
• Réorganisation des instances pour mieux tourner son énergie vers l’extérieur et permettre à
chaque militant-e d’être sur son territoire un déclencheur de dynamiques citoyennes.
• Le Parti de Gauche aura besoin dans les années qui viennent de militants nombreux pour
assurer une présence effective au service des citoyens et un véritable ancrage dans la
société, notamment dans les multiples milieux professionnels, associatifs et syndicaux et
dans les quartiers populaires.
• Amélioration de nos modes de fonctionnement démocratiques, au quotidien et dans toutes
les instances, de la réactivité des directions locales et de la direction nationale, de la
circulation de l’information dans les deux sens, d’outils numériques au service du débat, de
l’échange, articulation avec le temps long au CN.
• Travail sur les formes d’expression et de confrontation de nos idées pour permettre à chaque
militant de participer aux débats et aux prises de décisions, développement des médias du
parti, d’un secteur « argumentaire militant » doté d’une coopérative collaborative en ligne,
lancement d’une bibliothèque de savoirs critiques.
• Développement du pôle formation avec la perspective de la mutualisation des pratiques et
des savoirs. Celui-ci aura pour rôle d’impulser dans chaque région des stages de formation
ou des formations / action aussi bien pratiques que théoriques ambitieuses. Il mettra en
place des outils coopératifs, s’appuyant sur les nouvelles technologies pour mutualiser les
expériences et les pratiques.
• Développement et coordination de la communication du Parti qui proposera des campagnes
structurantes, positives, accessibles et percutantes autour d’un discours clair et
compréhensible via la création de nouveaux médias pour faire contrepoids à l’appareil
médiatique de l’oligarchie et via un usage et une activité renforcée des nouveaux modes de
communication. Ces médias alternatifs doivent servir de moyen de communication mais
aussi d’outils pédagogiques de décryptage et de propositions.
• Impulsion de rencontres et d’un cadre permanent d’échanges avec des intellectuels critiques,
des artistes, des militants syndicalistes et associatifs, des expériences de radicalités
concrètes qui fleurissent partout, impliquant les militants et les commissions, et alimentant
les débats et réflexions du parti.
Conclusion
Jamais les citoyens ne se sont retrouvés aussi défiants à l’égard d’un pouvoir toujours plus
éloigné, exercé sans retenue par une oligarchie mondialisée, pour le plus grand profit d’un
capital transnational, aux règles gravées dans le marbre de traités européens ou
internationaux. Pourtant nous pouvons reconquérir notre souveraineté ! Une autre politique
est possible, une autre politique est urgente. Que vienne enfin le temps du peuple, le temps
des jours heureux. Le cours de l’histoire peut basculer dans un sens comme dans un autre.
Notre responsabilité est immense.
ANNEXE 1 : GLOSSAIRE
Alternatiba Village des alternatives au changement climatique
ANI Accord National Interprofessionnel
BCE Banque Centrale Européenne
BRICS Brazil, Russia, India, China, South Africa (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud)
CAC Cotation Assistée en Continu (principal indice boursier de la Bourse de Paris)
CADTM Collectif pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde
CDI Contrat à Durée Indéterminée
CGT Confédération Générale du Travail
CICE Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi
COP21 21ème Conférence des Parties (COP) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements
climatiques
EELV Europe Ecologie – Les Verts
FMI Fonds monétaire international
FNSEA Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles
FO Force Ouvrière
FSU Fédération syndicale unitaire
GIEC Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
GMT Grand Marché Transatlantique (aussi appelé TAFTA)
IVG Interruption Volontaire de Grossesse
LGBT Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres
M6R Mouvement pour la 6e République
MEDEF Mouvement des Entreprises DE France
NPA Nouveau Parti Anticapitaliste
OMC Organisation mondiale du commerce
ONU Organisation des Nations unies
OTAN Organisation du traité de l’Atlantique nord
PASOK Panellínio Sosialistikó Kínima (Mouvement socialiste panhellénique)
PMA Procréation Médicalement Assistée
POI Parti Ouvrier Indépendant
PP Partido Popular (Parti Populaire)
PSOE Partido Socialista Obrero Español (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol)
SME Système Monétaire Européen
SYRIZA Synaspismós Rizospastikís Aristerás (Coalition de la gauche radicale)
TAFTA TransAtlantic Free Trade Area (aussi appelé Grand Marché Transatlantique)
TINA « There is no alternative » (Margaret Thatcher)
TSCG Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (aussi appelé Pacte Budgétaire Européen)
UE Union européenne
ZAD Zone À Défendre