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Avr 14 2014

Lancement des européennes, discours de Corinne Morl-Darleux.

 

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La campagne européenne du Front de Gauche a été lancée Vendredi 11 avril, lors d’un meeting organisé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) en présence d’Alexis Tsipras, Jean Luc Mélenchon, Pierre Laurent et les candidat-e-s du Front de Gauche. Corinne Morel Darleux, tête de liste dans le Centre avait été choisie par le Parti de Gauche pour le représenter. Voici le récit de son intervention qu’elle a commencée par une citation de Victor Hugo: « Il n’y a rien de plus puissant qu’une idée dont le temps est venu »

« En Europe, face à l’urgence sociale et environnementale, le temps est venu de la rupture et de l’alternative ». C’est en substance le message que Corinne Morel Darleux, prenant la parole pour le Parti de Gauche, a fait passer aux côtés d’Alexis Tsipras, le candidat de la Gauche européenne à la présidence de la commission européenne.

Meeting11avril2La désobéissance sera bel et bien le maître-mot de cette campagne. Désobéissance aux directives de l’Union Européenne, aux lobbies industriels et à la politique austéritaire conduite par l’axe Hollande-Merkel. Et pour démontrer sur un mode ironique que c’est tout à fait possible, Corinne Morel Darleux a cité le gouvernement Hollande qui lui désobéit mais pour le pire : les 45 jours de pollution aux particules fines que nous avons subis en Île-de-France depuis le début de l’année vont à l’encontre d’une directive qui fixe à 35 le nombre de jours de dépassement autorisé. « Si François Hollande peut désobéir pour le pire, au mépris de notre santé et du climat, le Front de Gauche propose de désobéir pour le meilleur, pour protéger notre écosystème et notre climat ».

Dénonciation du marché carbone « qui alimente une bulle spéculative sur le droit à polluer », du quatrième paquet ferroviaire « qui saccage le service public du transport régional », politiques d’austérité… Corinne Morel Darleux a dénoncé l’entente des libéraux et des socio-démocrates sur ces sujets, aux niveaux européens et nationaux, pour ouvrir la voie d’une alternative politique : « ce dont nous avons besoin, à la fois d’un point de vue social et écologique, c’est d’investissements publics forts dans la transition énergétique. » Au lieu de l’Europe du libre-marché, elle propose le protectionnisme solidaire. Au lieu d’un productivisme acharné, « cesser de produire n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment, et permettre à chaque peuple de décider de ce qu’il produit, en fonction de ses propres besoins ».

 

La désobéissance comme seule alternative, parce qu’aujourd’hui « c’est toute notre biosphère, les conditions mêmes de la vie humaine sur terre, qui sont mises en danger » par les oligarques qui continuent de regarder ailleurs quand on évoque le problème du climat, incapables d’envisager d’autres objectifs que la conservation des intérêts capitalistes et des lobbies financiers : pour Corinne Morel-Darleux, les gesticulations de François Hollande sur le climat, lors du dernier Conseil Européen des 20-21 mars dernier ont été vaines. « Toutes les décisions pour la conférence internationale sur le climat qui se tiendra à Paris en 2015 ont été remises au lendemain ». Le vague « plan d’étude » proposé pour juin 2014 et le renforcement du marché carbone se situent encore et toujours dans la vieille logique de la spéculation financière qui nous a plongés dans la crise. Fustigeant le « manque d’imagination » des oligarques européens qui appellent à continuer sur la même lancée, la candidate Front de Gauche aux européennes exhorte à « la rupture » avec les « traités européens illégitimes », car non-approuvés par le peuple souverain : « Car nous, le Non au TCE de 2005, on s’en souvient ! ».

Elle en profite pour dénoncer la tromperie de ceux qui, comme José Bové, « démonteur de MacDos », s’érigent aujourd’hui en chantres du libre-marché, défendant « jusqu’au bout le principe de concurrence libre et non-faussée » (José Bové, février 2014, Hold-Up à Bruxelles). Quelle surprise que le militant anti-OGM d’hier défende aujourd’hui un processus dont il est pourtant clair qu’il porte la marque de « l’invasion de l’idéologie libérale des Etats-Unis » !

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C’est pourtant bien de ce libéralisme forcené que proviennent la « pression à la baisse sur les salaires, la destruction des services publics, résultats de la concurrence libre-et non-faussée imposée par la main de Washington ». Washington, oui, Corinne Morel Darleux n’a pas peur de le dire : c’est Barack Obama qui impose les conditions de négociations du mortifère Grand Marché Transatlantique, qui propose par ce biais de faire importer en Europe l’énergie provenant de l’exploitation des gaz de schiste aux Etats-Unis.

« Ces messieurs ont du mal entendre :
Messieurs Hollande et Obama, votre gaz de schiste on n’en veut pas !
Messieurs-dames Hollande et Merkel, votre traité on n’en veut pas !
Et votre GMT : on n’en veut pas ! »

Puisque ces « belles personnes » refusent d’entendre la voix des peuples, « préférant prêter l’oreille aux lobbies, à l’agrobusiness, au Medef et au CAC40 », Corinne Morel-Darleux en appelle à la résistance et au combat, qui s’organise déjà aux niveaux européen (avec la Gauche Unitaire Européenne) comme national et régional, là où le Front de Gauche est parvenu à « faire adopter des motions hors-zone GMT ». Elle appelle à faire de ces élections européennes un « référendum anti-Grand Marché Transatlantique ».


Meeting 11 04 Interv7Face à la menace de cette grande coalition néolibérale, Corinne Morel Darleux brandit la figure d’Alexis Tsipras, assis au premier rang ce soir à Saint Denis, comme « le seul candidat de gauche à la présidence de la Commission ».Dans le contexte de déroute totale du Parti Socialiste et de François Hollande, qui n’ont « rien retenu de la leçon qui leur a été donnée aux élections municipales, et s’enfoncent dans la même politique » qui mène tout le monde dans le mur, jusqu’à en devenir des « caricatures d’eux-mêmes », avec la nomination de Manuel Valls comme Premier Ministre, « Il faut sortir le Parlement Européen du bipartisme » ! Les divergences entre le Parti Socialiste Européen et le Parti Populaire Européen ne sont que des divergences de façade ; celle qui entend « porter nos voix d’alternative plus fort que le klaxon de Manuel Valls » n’oublie pas que le 3 avril dernier, les deux grands partis ont adopté une déclaration commune et soumettront un candidat commun à la présidence de la Commission Européenne. Loin de porter des projets politiques différents, ils sont tous prêts à s’allier pour pousser encore plus loin la logique libérale.

Comme écho à la citation de Victor Hugo avec laquelle elle avait ouvert son intervention, elle conclura sur Baudelaire : « la lutte et la révolte impliquent toujours une certaine quantité d’espérance, tandis que le désespoir est muet ». Une chose est sûre : « muets, nous ne le sommes pas ! ». Corinne Morel Darleux et le Front de Gauche portent bel et bien la seule alternative positive aux événements auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés, un projet plein de révolte et d’espoir.

« Dans la rue aujourd’hui, et dans les urnes le 25 mai ! Adelante ! »

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